L’inertie : quelle différence avec l’isolation ?

Isolation

L’inertie est souvent confondue avec l’isolation. Ces deux termes sont associés à la conservation de chaleur et reviennent très souvent dans les travaux de rénovation et d’économies d’énergie. Elles représentent toutes les deux des caractéristiques thermiques d’un logement et participent au maintien de températures confortables aussi bien en été qu’en hiver. Pourtant elles ne fonctionnent pas et ne peuvent pas être améliorées de la même manière. Pour faire les meilleurs choix pour votre habitation, bien comprendre les différences entre inertie et isolation est indispensable.

A quoi sert l’isolation ?

L’isolation permet d’atténuer une variation de température. C’est-à-dire que si la température extérieure à minuit est de 0 °C et qu’à midi elle monte à 20 °C, on pourra observer une limitation des 2 pics de chaleur dans le logement. On pourra voir par exemple la température intérieure à minuit descendre à 5 °C et s’élever autour de 15 °C à la mi-journée.
Cependant, avec l’isolation, les pics de température ne sont pas décalés dans le temps. Cela signifie que lors de grosses chaleurs extérieures, par exemple à 16 h, le pic de température dans le logement sera également atteint à 16 h ce qui peut provoquer beaucoup d’inconfort.

Pour améliorer l’isolation, il faut utiliser des matériaux qui piègent l’air en leur sein. Il s’agit de laine ou de matériaux expansés comme l’argile, le polystyrène, etc. Une bonne isolation diminue la consommation énergétique, car elle restreint la quantité de chaleur qui traverse les murs et autres parois, ce qui permet de limiter le chauffage et la climatisation.

A quoi sert l’inertie ?

À la manière d’une pierre attachée par un élastique, l’inertie permet de décaler l’évolution de la température dans le temps, mais ne limite pas le pic de température. Par exemple, si à midi il fait 20 °C à l’extérieur, le maximum de température intérieur sera de 20 °C à 16 h. L’inertie donne une impression de confort, car l’on ressent une différence de température entre l’extérieur et l’intérieur. Cependant, une inertie trop faible ou trop forte peut causer de l’inconfort. En effet, lors des grosses chaleurs, l’inertie risque de décaler le pic de chaleur la nuit ce qui peut considérablement nuire à la qualité du sommeil.

Pour augmenter l’inertie, il faut utiliser des matériaux lourds comme le béton, la terre, la brique, etc.

L’inertie ne limite pas la consommation énergétique, car elle n’altère pas la quantité de chaleur qui transite par les parois. Cependant, elle modifie la sensation de confort et permet d’exploiter des productions de chaleur ou de froid gratuites.

exemples d’utilisation de l’inertie pour optimiser le confort thermique

– Le mur Trombe : c’est un mur en terre situé derrière une vitre avec un système de ventilation simple, mais efficace. Ce dispositif permet de chauffer son appartement en maximisant les apports solaires et en stockant cette chaleur dans un mur lourd.

l'inertie : quelle différence avec l'isolation
principe du mur trombe

– La sur-ventilation : ce principe consiste à ouvrir les fenêtres les nuits d’été pour rafraîchir efficacement l’intérieur de son logement. Couplé à une inertie des murs qui restituera la chaleur accumulée lors des heures ensoleillées, l’ensemble peut fonctionner comme une batterie et limiter les variations de température. L’inconvénient, c’est que ce système ne marche que s’il fait frais la nuit ou sur de courtes périodes (quelques jours). On peut également utiliser la sur-ventilation pour se chauffer en mi-saison. Quand les nuits sont fraîches et les jours agréables, il faut ventiler la journée et fermer les fenêtres le soir pour conserver son confort thermique.

Comment combiner isolation et inertie ?

Tout d’abord il faut savoir que chaque matériau à une part isolante et une part inertielle. On peut donc choisir un matériau isolant qui a aussi une bonne inertie tel que la laine de bois, la paille ou la ouate de cellulose.
On peut également associer deux matériaux dont l’un est isolant et l’autre inertiel. C’est le cas des isolations par l’extérieur sur des murs lourds comme le béton isolé par une laine minérale ou un polystyrène. L’avantage de l’isolation par l’extérieur est de stocker la chaleur grâce au mur et de limiter les déperditions avec l’isolant situé à l’extérieur. Cette configuration permet d’améliorer fortement le confort. 

Pour les bâtiments à ossature bois, la prise en compte de l’inertie est primordiale si vous tenez à votre confort d’été. En effet, l’ossature bois est légère et isolante, mais elle pèche par son inertie très faible que d’autres matériaux doivent compenser. 

Pour les chauffages, l’inertie est la capacité de votre système à faire varier la quantité de chaleur qu’il fournit. De manière générale, l’inertie d’un chauffage est gênante car elle vous empêche de faire fluctuer la température de consigne en fonction de vos besoins (puisqu’il lui faudra du temps pour remettre la pièce en température). De plus, cela limite sa réaction aux apports solaires. Il chauffe malgré le soleil puis demande du temps pour se relancer une fois que le soleil sera parti.

En conclusion, l’inertie d’un mur ou d’un chauffage est une caractéristique importante pour améliorer votre confort, mais dans le cadre d’une paroi, elle ne se substitue pas à l’isolation. Pour garder une température agréable tout en faisant des économies d’énergie, inertie et isolation se complètent.