7 fausses idées sur la rénovation thermique !

Aides aux travaux d'économie d'énergie

La rénovation thermique est un vaste sujet où l’on peut trouver des informations fiables, mais aussi beaucoup de préjugés et de fausses idées. Lorsqu’on se lance dans des travaux d’amélioration, il est donc crucial d’arriver à distinguer les bons et mauvais conseils afin de choisir les équipements et isolants qui correspondent vraiment à son logement et à ses besoins. Sans cela, les travaux de rénovation risquent de ne pas améliorer votre confort ni votre facture d’énergie voire d’empirer la situation ! Mais comment faire le tri parmi toutes les informations disponibles ? Pour vous aider, voici les 7 fausses idées principales, à oublier pour réussir sa rénovation thermique ! 

1. Les murs en pierre épais n’ont « pas besoin » d’être isolés

Faux !

L’inertie thermique est très souvent confondue avec l’isolation. En cause : le ressenti ! Nous avons probablement tous eu l’occasion d’entrer dans un bâtiment ou une vieille bâtisse en pierre ou il faisait particulièrement frais l’été. Et ce ressenti laisse penser que les murs en pierres sont capables de conserver la fraicheur. Pourtant, cela ne signifie pas que ces bâtiments sont isolés… Avec leur inertie, les murs en pierres mettent plus longtemps à chauffer ou à refroidir, mais ils n’isolent pas votre logement. Après quelques semaines d’hiver, lorsque vos parois seront froides, il sera très compliqué de maintenir une température de confort sans augmenter le chauffage.

Pour bien comprendre la différence entre l’inertie et l’isolation, il faut connaître leurs effets. L’effet d’inertie est lié à un objet lourd et massif. Cet objet (qui peut être un mur) emmagasine l’énergie lorsqu’il en détient moins que son environnement et vice-versa. On peut faire l’analogie avec une pile électrique rechargeable qui prend le courant lorsqu’on la branche et le restitue lorsqu’on en a besoin. Avec l’inertie, le pic de chaleur est décalé dans le temps, car il faut d’abord charger le mur, mais celui-ci se décharge ensuite dans le logement…

L’isolation ne fonctionne pas du tout comme l’inertie. Elle ne décale pas le pic de chaleur mais empêche la chaleur de traverser, ce qui réduit la température intérieure. Ces deux effets ne sont pas exclusifs et la plupart des murs sont à la fois inertiels et isolants. En revanche, leurs capacités ne sont pas les mêmes. Par exemple, un mur en pierre peut isoler autant qu’un mur en laine de verre. Par contre, il faudra 50 cm de pierre pour obtenir la même isolation qu’avec 8 mm de laine de verre…

À noter également que, dans le cadre d’une rénovation thermique, si on isole un mur par l’extérieur, on conserve l’inertie du mur, ce qui signifie que la température intérieure sera plus stable. Si l’on isole par l’intérieur on perd cette inertie et les pièces pourront plus facilement varier en température (ce qui peut être un avantage pour adapter la chaleur en fonction de l’occupation).

2. Je peux n’isoler que les murs nord, car au sud le soleil les réchauffe !

Faux !

Isoler uniquement certains murs et pas d’autres revient à boucher un trou d’une bouteille quand il y en a plusieurs. Pas très efficace… Ce préjugé reprend aussi la confusion entre inertie et isolation. De plus, il laisse penser que la rénovation thermique a pour seul but de protéger du froid. Or, la meilleure méthode pour rafraichir un logement est encore de l’isoler !

De manière générale pour tous vos travaux et scénarios de rénovation thermique, il vaut mieux effectuer des opérations globales : changer toutes les fenêtres et pas une seule, isoler tous les murs et pas seulement ceux qui sont au nord. Cette méthode permet de :

  • maximiser les économies d’énergie ;
  • d’éviter de créer des ponts thermiques ;
  • de limiter les risques d’incompatibilités entre les matériaux équipements ;
  • de surdimensionner certains éléments comme une pompe à chaleur si les murs ne sont pas encore isolés.

Les audits énergétiques réglementaires ainsi que les diagnostics que je réalise intègrent ainsi des scénarios complets de travaux et non pas des actions de rénovations « isolées ». C’est la combinaison des différentes améliorations prévues dans ces scénarios qui permet de réduire sa consommation et souvent de changer d’étiquette énergétique !

3. Je peux isoler certains murs par l’intérieur et d’autres par l’extérieur pour ma rénovation thermique

Lorsque c’est possible, il est conseillé d’isoler toujours de la même manière sa maison. Le choix de l’isolation par l’intérieur ou par l’extérieur peut être fait en fonction de contraintes techniques ou esthétiques. En revanche, il faut éviter de mélanger les deux. Mixer ces deux types d’isolation va en effet créer des ponts thermiques au niveau de la jonction des isolants. Ces ponts thermiques peuvent ensuite engendrer des problèmes de condensation et des sensations d’inconfort.

Pour la même raison, il ne faut pas isoler simultanément un mur par l’intérieur et l’extérieur. Cette « configuration » risque de poser de graves problèmes de migration de vapeur d’eau dans les parois. Si vous n’avez pas d’auteurs de choix, il est important de dimensionner précisément les épaisseurs de chaque isolant avant la pose afin de s’assurer qu’il n’y aura pas de soucis de condensation.

Si vous n’avez pas de contraintes techniques ou esthétiques et que vous hésitez entre isolations par l’extérieur, sachez que l’isolation par l’extérieur comporte l’avantage de couper les ponts thermiques des étages et des murs porteurs épais. L’isolation par l’intérieur est quant à elle moins coûteuse et elle permet de limiter les ponts thermiques à la jonction entre les murs et les combles.

4. Il vaut mieux mettre un système de chauffage plus puissant que ses besoins « au cas où »

Au cas où il fasse plus froid..

Au cas où la famille s’agrandisse, etc.

Peu importe le motif, ce raisonnement est toujours faux.

Plus concrètement, il était vrai ‘dans le temps’ quand on pouvait se brûler en touchant un radiateur. Aujourd’hui, l’eau qui sert pour le chauffage est moins chaude. À l’époque, le rendement était donc meilleur si l’on chauffait l’eau à fond. Cependant, les chaudières actuelles ont un meilleur pic de rendement lorsqu’elles ne sont pas exploitées au maximum de leur capacité. Par exemple, les chaudières à condensation ont un rendement supérieur à 100 % quand elles sont utilisées à 30 %, car la température des fumées permet de les faire condenser. 

Ce préjugé est encore plus faux pour les pompes à chaleur où le surdimensionnent impacte directement la durée de vie des équipements. Les pompes à chaleur ont un rendement qui varie en fonction de la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur (pour les PAC air-air) ou entre l’extérieur et l’eau chaude de chauffage (pour les PAC air-eau). 

Ces appareils n’apprécient pas du tout les cycles courts (de moins de 15 minutes). Cependant, comme le rendement d’une PAC augmente avec la température extérieure et qu’il y a moins besoin de chauffage lorsqu’il fait plus chaud, la pompe met moins longtemps pour atteindre ses objectifs de température. Si elle est surdimensionnée par rapport aux besoins d’hiver, elle fera très régulièrement des cycles courts au printemps et à l’automne.

Au-delà de vos besoins et habitudes de consommation, les systèmes de chauffage récents doivent d’abord être dimensionnés en fonction des déperditions de votre maison.

5. Je peux juste changer mon chauffage pour faire des économies d’énergie

Changer son système de chauffage avant d’isoler sa maison est probablement le pire conseil que vous pouvez recevoir pour une rénovation thermique pour 3 raisons. D’abord, vous allez « chauffer les moineaux », vos parois n’étant pas capables de retenir la chaleur. Ensuite, vous aurez un gain de confort qui ne vous incitera pas à isoler pour réaliser des économies d’énergie, mais qui se répercutera directement par une augmentation de vos factures. Enfin, vous risquez d’acheter des équipements surdimensionnés pour les déperditions actuelles qui seront plus élevées que celles que vous aurez une fois votre habitation isolée.

Si vous faites des travaux d’isolation et de rénovation thermique par la suite, vous aurez un donc un système de chauffage surdimensionné, qui ne fonctionnera pas de manière optimale et qui aura une durée de vie réduite (voir si besoin le préjugé numéro 4 !).

6. Une vieille maison en pierre se chauffe au bois !

Ce préjugé est probablement celui qui a la vie la plus longue et pourtant il est aussi complètement FAUX.

De manière générale, il n’y a pas de système de chauffage à privilégier en fonction du type de mur d’une maison. Ce qui doit vous guider dans la sélection de votre chauffage c’est :

  • la température minimale extérieure qui dépend de votre localisation (appelée température de base en thermique) ;
  • les déperditions de votre logement ;
  • vos propres affinités selon l’utilisation et l’esthétique.

La température de base thermique est définie par le lieu géographique du bâtiment et l’altitude. C’est une donnée importante, car elle influence les déperditions au même titre que le niveau d’isolation, l’étanchéité de la maison et la température de confort souhaitée par les occupants. Un choix qui peut donc être compliqué et nécessite souvent un diagnostic de bâtiment afin de connaître précisément le niveau d’isolation et de calculer les déperditions.

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7. Rendre mon bâtiment étanche avec la rénovation thermique risque de le rendre moins sain

Cette dernière idée est également fausse, car il faut savoir qu’un bâtiment n’est peut-être jamais totalement étanche.

En revanche, isoler un logement permet de maîtriser la quantité d’air qui rentre, car chaque mètre cube d’air entrant occasionne des déperditions et par conséquent des coûts. Attention cependant à ne pas basculer sur une autre « fausse bonne idée » qui consisterait à boucher toutes les entrées d’air pour réduire sa consommation…

Du fait de notre activité quotidienne (produits ménagers, cuisine, présence d’animaux, etc.), nous polluons l’air intérieur de notre maison. Il est donc indispensable de le renouveler en continu et pas uniquement en aérant ponctuellement. Pour cela, le plus efficace est d’installer une Ventilation Mécanique Controlée (VMC) qui s’occupera de gérer automatiquement les entrées et sorties d’air. Mais, pour optimiser son efficacité, et notamment améliorer le brassage de l’air dans le bâtiment, il faut d’abord supprimer les fuites d’air indésirables et incontrôlables. C’est pourquoi dans le cadre d’une rénovation thermique on cherche d’abord à rendre le bâtiment étanche en dehors de la VMC.

Le décryptage de ces 7 fausses bonnes idées devrait déjà vous permettre d’éviter de nombreuses erreurs pour votre rénovation thermique. Pour des conseils plus fiables, techniques et personnalisés, contactez moi directement. En tant que thermicien expérimenté et conseiller indépendant en énergie certifié RGE, je suis compétent et habilité pour réaliser des diagnostics, audits énergétiques réglementaires et pour vous accompagner dans la réussite de votre projet.