Quelles caractéristiques influencent l’étiquette de l’audit énergétique ?

Info Audit Energétique Obligatoire

L’audit énergétique est désormais obligatoire pour la vente des passoires thermiques, c’est-à-dire des logements à étiquette énergétique F ou G. Cette étiquette est consultable sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Mais l’audit énergétique comprend aussi sa propre étiquette qui conditionne en partie l’obtention de certaines aides comme la prime sortie de passoire. C’est aussi ce score qui influence les scénarios de travaux. Par exemple, si votre logement est en F ou G, l’AER comportera au moins deux scénarios de travaux à réaliser en plusieurs étapes pour le faire passer en classe C. Enfin, pour les vendeurs comme pour les acquéreurs cette étiquette énergétique permet d’en savoir plus sur l’isolation d’un bien immobilier, son confort thermique et sur l’ampleur des travaux à prévoir pour l’améliorer. À condition toutefois de bien comprendre les caractéristiques qui influencent l’étiquette de l’audit énergétique ! Découvrez les en détail dans cet article.

L’objectif de l’étiquette de l’audit énergétique

Afin de comprendre les différentes caractéristiques qui influencent l’étiquette de l’audit énergétique, il faut d’abord connaître son objectif. L’étiquette énergétique permet de comparer les consommations de différents bâtiments. Pour cela, un calcul complexe, appelé calcul conventionnel, est effectué afin de simuler une utilisation similaire des habitations. Cela signifie déjà que certaines hypothèses sont prises en compte comme par exemple le temps d’occupation du bâtiment.

Le résultat de ce calcul de consommation conventionnel donne une consommation énergétique par rapport à la surface du bâtiment en kWhEP/m² an (kilowattheure d’énergie primaire par mètre carré et par an). Mais qu’est-ce que l’énergie primaire ? C’est l’énergie produite pour que vous puissiez consommer 1 kWh d’énergie finale dans votre habitation. Par exemple, la majorité des combustibles comme le gaz ou le fioul sont acheminés sans perte jusqu’à votre logement. Le coefficient est de 1 et les kWhEP (kilowattheures d’énergie primaire) sont égaux aux kWhEF (kilowattheure d’énergie finale).

En revanche, l’électricité est majoritairement produite dans des centrales et lors du transport par câble, on en perd une partie sous forme de chaleur. Pour que vous puissiez consommer 1 kWh d’énergie finale, il faut que la centrale produise 2,3 à 2,58 kWh d’énergie primaire. C’est pourquoi un chauffage électrique fait fortement augmenter l’étiquette de l’audit énergétique et du DPE.

Cet objectif de l’étiquette d’énergie permet donc déjà d’identifier 2 caractéristiques qui l’influencent :

  • le taux d’occupation ;
  • la source d’énergie utilisée (fioul, gaz, électrique).

Une dernière caractéristique est aussi liée à la source d’énergie, il s’agit de la quantité de CO2 produite par m² et par an. Vous pouvez la retrouver directement dans un deuxième indicateur, l’étiquette GES.

L’amélioration de l’étiquette par la réduction des déperditions

À présent que vous avez compris l’objectif et les trois premières caractéristiques qui influencent l’étiquette de l’audit énergétique (et du DPE), il est temps de voir celles qui peuvent l’améliorer !
La première d’entre elles est l’optimisation de l’isolation de votre logement. Cela peut passer par :

  • l’isolation des combles et rampants ;
  • l’isolation des murs ;
  • le remplacement des menuiseries ;
  • l’isolation des planchers bas (planchers sur sous-sol ou garage, sur terre-plein ou sur vide sanitaire).

Par où commencer ? L’audit ou un diagnostic énergétique vous aideront à prioriser les scénarios de travaux en fonction du gain d’économie d’énergie attendu et du temps de retour sur investissement. À savoir que d’un point de vue thermique, votre maison est comme une grosse bouteille d’eau avec plusieurs trous. Il est important de colmater les fuites de manière homogène sans quoi vous renforcez les fuites adjacentes…

Par exemple, l’isolation des combles permet de réduire fortement la quantité de chaleur perdue par le toit, mais elle augmente aussi légèrement celle qui s’échappe par les murs et les fenêtres. Au final, isoler vos combles permet de réduire les déperditions de la maison, mais rend également l’isolation des murs davantage nécessaire, car il y a plus de pertes par les murs qu’avant l’isolation des combles.

De plus, une rénovation thermique affecte les flux thermiques, mais également les flux d’air et de la vapeur d’eau. Il est donc important de faire appel à un thermicien afin de s’assurer que vos travaux ne dégradent pas la pérennité du logement. Par exemple, certains travaux ne peuvent être dissociés comme l’installation d’une VMC lors du remplacement des menuiseries.

demande diagnostic économie d'énergie

Améliorer l’étiquette de l’audit énergétique grâce à l’efficacité de la production de chaleur

L’autre caractéristique qui influence l’étiquette de l’audit énergétique et qui peut permettre de l’améliorer est l’efficacité de la production de chaleur. Il y en a 2 principales dans une maison :

  • la production de chaleur pour le chauffage ;
  • la production de l’Eau Chaude Sanitaire (ECS).

Ces 2 sources sont liées à 3 types de systèmes de production, mais ils n’ont pas tous les mêmes rendements et donc la même efficacité.

L’influence des systèmes de production d’eau chaude sanitaire sur l’étiquette de l’audit énergétique

Il existe 3 systèmes de production d’eau chaude sanitaire :

Le système classique de ballon électrique

Le système classique de ballon électrique restitue tout ce qu’il consomme. Son rendement est donc de 1. Cependant, comme il fonctionne à l’électricité, sa consommation en énergie primaire est multipliée par 2,3. Cette multiplication dégrade l’étiquette de l’audit énergétique (et du DPE).

Le ballon thermodynamique

Le ballon thermodynamique est associé à une pompe à chaleur ce qui lui permet de transférer de la chaleur en plus de l’énergie qu’il consomme. Son rendement est aux alentours de 3. Il consomme de l’électricité, mais comme son rendement est supérieur au coefficient d’énergie primaire il permet de réduire les consommations en énergie primaire.

Attention, pour que ces chiffres soient exacts il faut que le ballon prenne la chaleur d’une pièce non chauffée sinon elle demande au chauffage de fournir plus d’énergie ce qui est contre-productif, car le chauffage a lui aussi un rendement…

Le ballon électro-solaire

Le ballon électro-solaire est un ballon associé à des panneaux solaires thermiques. Ce système permet de chauffer l’eau quasiment toute l’année à partir du soleil (et donc gratuitement). Lors de période prolongée sans soleil, un appoint électrique peut chauffer temporairement l’eau. Ce système améliore énormément l’étiquette énergétique puisqu’il ne consomme que très peu d’électricité, mais il requiert l’installation de panneaux solaires thermiques.

L’influence des systèmes de chauffage sur l’étiquette de l’audit énergétique

Il existe également 3 systèmes de chauffage dont les caractéristiques influencent l’étiquette de l’audit énergétique.

Les systèmes à combustible solide ou liquide

Les systèmes à combustible solide ou liquide comme le bois ou le gaz ont un coefficient d’énergie primaire de 1. Cependant , en dehors des chaudières à condensation, ce rendement ne peut pas être amélioré, car il y a toujours des pertes de chaleur. Pour les chaudières à condensation, le rendement peut atteindre 1.2, car une partie des pertes est récupérée en faisant condenser les fumées. Attention il ne s’agit pas pour autant d’une une création d’énergie….

Pour rentrer plus en détail dans la partie technique, avant la création des chaudières à condensation, on considérait que l’on ne pouvait pas récupérer plus de chaleur que celle dégagée par la combustion d’un produit. Cela s’appelle le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) et son maximum est de 1 (pour le cas où on récupère toute la chaleur de la combustion). Pour les chaudières à condensation, on utilise le Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS) car ce dernier prend en compte le PCI en plus de l’énergie récupérable en condensant les fumées.

Attention, ces systèmes ne permettent pas pour autant de réduire efficacement l’étiquette de l’audit énergétique. En revanche, ils ne la dégradent pas.

Les radiateurs électriques

Peu importe leurs types ou leurs technologies, les radiateurs électriques restituent sous forme de chaleur tout ce qu’ils consomment. La seule différence entre les modèles réside dans leur mode d’émission et dans la précision de la régulation de la température. Plus les radiateurs fonctionnent par convection (capacité de l’air chaud à s’élever), plus ils créent un inconfort.

En parallèle, plus les radiateurs offrent une régulation de température précise, plus ils permettent d’économiser de l’énergie, car ils ne surchauffent pas la pièce. De manière générale, les radiateurs sont simples à installer et sont peu coûteux. Leur rendement est toujours de 1, mais le coefficient d’énergie primaire et de 2,3 ce qui pénalise l’étiquette de l’audit énergétique.

Les systèmes thermodynamiques

Souvent appelés Pompes A Chaleur (PAC), les systèmes thermodynamiques regroupent les pac AIR-AIR, AIR-EAU et géothermique. Leur différence réside donc dans leur manière de restituer la chaleur (dans l’air ou dans l’eau) et dans le lieu où ces systèmes la prélèvent (dans l’eau, l’air ou le sol). Leur point commun est leur efficacité. Le système thermodynamique fonctionne comme celui des frigos et affiche une efficacité supérieure à 3. Les pompes à chaleur ont, en revanche, une efficacité qui varie fortement en fonction de la différence de température entre le lieu de prélèvement et le lieu de restitution. Concrètement, moins il y a de différence entre la température des lieux de prélèvement et de restitution, plus l’efficacité est élevée.

Une pac géothermique a donc un rendement plus stable tout au long de l’année qu’une pac air-air, car la température du sol varie beaucoup moins que celle de l’air. Ces systèmes sont coûteux, mais efficaces. Ils permettent une forte amélioration de l’étiquette de l’audit énergétique (et de celle du DPE)

L’influence de l’énergie solaire sur l’étiquette de l’audit énergétique

Pour l’instant, les panneaux photovoltaïques ne rentrent pas en compte dans le calcul de l’étiquette de l’audit énergétique. En revanche, tous les systèmes présentés ci-dessus peuvent être couplés avec des panneaux solaires thermiques. L’énergie solaire est considérée comme gratuite et ne produisant pas de CO2. Elle permet ainsi de réduire fortement l’étiquette énergétique.

De plus, l’efficacité des panneaux solaires thermiques est le double de celle des panneaux photovoltaïques. Ils sont également moins sensibles aux problèmes d’ombrage. Attention cependant, une installation solaire thermique demande un dimensionnement précis en fonction de vos besoins en période estivale. Les panneaux sont très sensibles aux surchauffes. Il n’est pas non plus possible de revendre le surplus comme c’est souvent le cas avec les panneaux solaires photovoltaïques.

Résumons !

Ce premier article devrait déjà vous permettre de comprendre les caractéristiques qui influencent l’étiquette de l’audit énergétique et comment il est possible de l’améliorer. Certaines notions sont inévitablement assez techniques, car le calcul de l’étiquette est complexe et inclut des notions de thermiques. Si vous avez des questions ou besoin d’un audit énergétique ou d’un diagnostic pour comprendre l’étiquette de votre logement et savoir quels travaux faire pour l’améliorer, n’hésitez pas à me contacter !