Réussir sa rénovation : 5 règles à connaître

Aides aux travaux d'économie d'énergie

La rénovation de son logement est une tâche complexe et coûteuse. Cependant, il est tout à fait possible d’améliorer son habitat en appliquant quelques règles simples. 

Réussir sa rénovation implique notamment de mettre en place une isolation et un système de chauffage efficaces.  Ces optimisations vous permettront de bénéficier d’un environnement confortable et sain.  Mais avec toutes les offres de rénovation et les différentes propositions commerciales, il peut être rapidement difficile de s’y retrouver…

Découvrez mes conseils pour économiser du temps, de l’argent, éviter les pièges et être sûr de réussir votre rénovation !

1. Pensez rénovation globale 

Si vous projetez de rénover votre logement, je ne peux que vous conseiller d’essayer de le faire de manière globale. Plus vous ferez une rénovation complète, plus les travaux seront efficaces et les prix seront réduits. Par exemple, le fait de faire venir une entreprise plusieurs fois ou de louer plusieurs fois un matériel vous coûtera plus cher. De même, certaines aides sont groupées par « bouquets » de travaux. Le fait de réaliser ces bouquets permet d’avoir des aides plus intéressantes que s’ils sont faits en plusieurs fois.

Si vous ne pouvez pas tout rénover d’un coup, essayez de faire des étapes complètes. L’exemple le plus connu est celui de la rénovation des murs d’un logement. Vous pouvez soit juste mettre un parement de finition pour faire « neuf » ou bien vous pouvez isoler derrière ce parement. Cela ne rajoute pas un coût important au chantier, mais vous fait gagner en confort et en consommation sur plusieurs années. De manière générale, plus la rénovation est complète et meilleure sera la performance thermique finale.

Pour aller plus loin, si vous rénovez les murs, pensez aux menuiseries et à la jonction entre le mur et la menuiserie, en termes d’isolation. En effet, si votre mur est isolé par l’intérieur et que vos menuiseries sont au nu extérieur ( c’est-à-dire à fleur du mur côté extérieur), alors il vous faut envisager soit un retour d’isolant vers la fenêtre soit de remplacer la fenêtre en l’installant au nu intérieur.

image montrant une fenêtre au nu intérieur et une fenêtre au nu extérieur

 De même, en changeant des menuiseries, vous impactez l’étanchéité à l’air de votre logement. Cela qui implique d’avoir un système de ventilation correct pour éviter des problèmes d’humidité. Tout est lié, c’est pourquoi, il est important de penser à faire une rénovation globale.

En résumé, envisager tous les travaux à faire aide à réussir sa rénovation en  :

  • prévoyant des étapes possibles pour optimiser les coûts,
  • limitant les risques 
  • permettant aux futurs travaux d’être compatibles.

2. Commencez par l’isolation 

Sauf problèmes particuliers, la première étape pour réussir sa rénovation est de se concentrer sur l’isolation du logement. Il est contre-productif de remplacer sa chaudière puis, quelques années après, d’isoler votre habitation.

Isoler votre logement est la manière la plus efficace et la moins coûteuse de réduire ses consommations tout en améliorant son confort thermique. Elle a un effet sur plusieurs dizaines d’années et à un impact direct sur la sollicitation des éléments techniques. De plus, si vous remplacez votre production de chauffage par la suite, l’isolation vous permettra de prendre un modèle moins puissant et donc moins cher. C’est vraiment l’étape indispensable pour réussir sa rénovation.

Dans la mesure du possible, l’isolation doit être continue. C’est-à-dire, à l’image d’une veste qui doit être fermée pour tenir chaud, toutes les parois donnant sur l’extérieur ou sur des locaux non chauffés (cave, garage…) doivent être isolées. Cette isolation doit se rejoindre. Si vous faites des plans de votre logement, vous devez pouvoir, sur chacun, dessiner un trait continu qui fait le tour du volume chauffé. Ces plans vous permettront de voir les jonctions entre les isolants (les planchers intermédiaires, la jonction toit/murs, murs/fenêtres, murs/sol, etc.). 

Enfin, lorsque vous isolez votre bâtiment, pensez à l’étape suivante. Certes, vous ne la ferez peut-être pas en même temps pour des raisons financières, mais cela vous permettra par exemple d’intégrer l’étanchéité à l’air, ou de savoir s’il vous faut prévoir un retour d’isolant vers les menuiseries.
En résumé, réussir sa rénovation implique de réfléchir à l’étape suivante pour s’assurer qu’elle soit compatible avec la précédente et vice-versa.

3. Rénovez vos menuiseries et VMC 

Après avoir planifié l’isolation de votre logement, vous pouvez vous concentrer sur le remplacement des menuiseries. Cependant, pour réussir sa rénovation, ce remplacement doit absolument être pensé en parallèle avec l’étanchéité à l’air et le système de ventilation. 

En effet, les nouvelles menuiseries seront plus étanches à l’air que les anciennes. L’air du bâtiment ne sera donc plus renouvelé de manière aléatoire par les fuites d’air. Il vous faut donc installer un système de ventilation. 

L’étanchéité à l’air est importante, car elle permet de diminuer drastiquement les consommations. Imaginez-vous dehors avec un pull en laine lorsqu’il y a du vent. À ce moment-là le pull est inefficace. De même, si vous mettez seulement un coupe-vent de type K-way, vous aurez froid également. Il faut donc mettre un coupe-vent sur un pull. Pour le bâtiment, il s’agit de pare-vapeur que l’on installe sur l’isolant du côté intérieur. 

Le pare-vapeur a pour rôle de couper les courants d’air, mais de laisser passer la vapeur d’eau de manière contrôlée afin qu’il ne puisse pas y avoir de condensation dans le mur ou l’isolant. L’humidité n’est pas censée être évacuée par les murs, mais par le système de ventilation. C’est pourquoi l’on installe fréquemment des VMC hygroréglables. L’installation d’une VMC double flux doit être effectuée uniquement si votre logement est très étanche à l’air. En effet, les rendements affichés de ce système sont très sensibles à l’entretien des filtres et aux débits de fuites du bâtiment.

Pour ce qui est des menuiseries, le critère de performance est noté Uw pour Uwindows. L’unité est le W/m² K (Watt par mètre carré Kelvin). Cela signifie que vous perdrez X Watt par m² de fenêtre et par différence de température entre l’extérieur et l’intérieur. De manière générale, je vous recommande des menuiseries en bois ou en PVC. Après avoir pris des mesures avec une caméra thermique sur des menuiseries aluminium neuves, je ne recommande pas ce type de menuiseries. 

4. Améliorez votre système de chauffage 

Une fois que vous avez pensé les étapes précédentes, et seulement à ce moment-là, vous pouvez vous pencher sur le système de chauffage. Le choix du système de chauffage a une importance fondamentale pour réussir sa rénovation. En effet, c’est lui qui va compenser les déperditions de votre logement lorsqu’il fait froid. On estime qu’il fait froid à une température dite « de base  hiver ». Cette dernière est déterminée en fonction de votre altitude et de votre lieu de résidence. Par exemple, dans le Puy-de-Dôme à moins de 400 m c’est -9 °C. Les déperditions sont les pertes thermiques de votre logement lorsque vous le chauffez à la température de confort de 19 °C et qu’il fait froid (ici -9 °C). Pour connaître les déperditions, il existe des formules simples, mais approximatives. Vous pouvez également faire appel à un thermicien. Ce dernier pourra calculer les déperditions de manière précise.

A moins que votre production de chauffage produise de l’eau chaude de manière instantanée, votre système de chauffage n’a pas besoin d’avoir une puissance supérieure à vos déperditions. De plus, certains types de chauffage ne doivent surtout pas être surdimensionnés sous peine d’avoir une durée de vie réduite.

Une fois la puissance de votre production de chaleur déterminée, vous pouvez choisir le type de chauffage que vous souhaitez installer pour votre rénovation énergétique. A noter que les radiateurs et planchers chauffants à eau ont la particularité d’être compatibles avec plusieurs types de production de chaleur. A l’inverse, si vous souhaitez remplacer un radiateur électrique par autre chose, vous devrez remplacer tout le système. Ce sera la même chose pour les poêles à granulés, les pac (pompes à chaleur) air/air, etc.

Les générateurs à eau tels qu’une chaudière à bois, un poêle à bois bouilleur, une pac air/eau ou une chaudière gaz/fioul peuvent tous alimenter des radiateurs ou planchers chauffants à eau. Cependant, la température de l’eau chaude produite influence la surface nécessaire au radiateur. Plus l’eau est chaude et plus le radiateur peut être petit.

Le rôle du radiateur est de compenser les déperditions de la pièce dans laquelle il est placé. Donc il faut s’assurer qu’il vous fournira assez de puissance pour compenser les nouvelles déperditions (normalement plus faibles puisque vous aurez au préalable rénové l’isolation de votre logement) avec les températures d’eau du nouveau générateur. 

L’idéal va être d’avoir un générateur produisant la plus faible température possible tout en permettant aux radiateurs d’assurer leur rôle. Pourquoi chercher la plus faible température d’eau ? Car cela :

  • réduit les pertes entre la chaudière et le radiateur, 
  • permet aux chaudières à condensation de condenser les fumées, 
  • améliorant le rendement de la chaudière et la durée de vie des circulateurs,
  • aide à réussir sa rénovation !

 Cependant, si vous avez un ballon tampon qui stocke l’eau chaude, vous serez obligé d’avoir des températures d’eau élevées au niveau du générateur afin de pouvoir stocker un maximum d’énergie. C’est le cas si vous installez une chaudière bois ou si vous avez un générateur assurant l’ECS.

Le choix du système de chauffage est complexe, car il dépend du logement, des possibilités d’approvisionnement, du système déjà existant, des émetteurs choisis ou existants, du budget et des préférences personnelles. Je suis resté sur les radiateurs, mais il existe d’autres types d’émetteurs comme les planchers/murs/plafonds chauffants, les ventilo-convecteurs,… tous ayant des avantages et inconvénients différents. Pour réussir sa rénovation, il n’y a pas de choix tout prêt, mais je peux vous conseiller pour choisir les technologies compatibles.

5. Utilisez les énergies renouvelables pour réussir sa rénovation

En fonction de la disposition et de la localisation de votre logement, vous pouvez parfois avoir accès à des sources d’énergie renouvelable. Ces dernières peuvent être intéressantes pour assurer, partiellement, vos besoins d’énergie. Cependant, il est indispensable de faire des études pour savoir quelles énergies renouvelables peuvent être exploitées et surtout si elles sont intéressantes pour réussir sa rénovation. Ces études peuvent vous faire économiser des milliers d’euros (un panneau solaire qui passe la majorité de son temps à moitié l’ombre ou une éolienne horizontale qui prend des vents irréguliers sont de mauvais investissements et une perte financière importante).

Dans les énergies renouvelables, on retrouve :

  • Les panneaux solaires thermiques : ils sont peu utilisés, pourtant ils sont bien plus efficaces que les panneaux photovoltaïques. Le nombre de panneaux doit être bien choisi en fonction de vos besoins, car ils ne doivent pas surchauffer.
  • Les panneaux solaires photovoltaïques : Ils sont très connus pour leur facilité d’utilisation et d’intégration et souvent utilisés lors de rénovation. Cependant, l’emplacement doit être choisi avec minutie pour s’assurer un rendement annuel optimal. Une ombre même partielle coupe la production.
  • Les pompes à chaleur : cette catégorie regroupe un ensemble de technologie varié qui peut être très performant (notamment les pac eau-eau).
  • La VMC double flux : Ce système de ventilation performant ne doit être installé que dans des bâtiments étanches à l’air.
  • Les éoliennes : elles peuvent fournir une petite quantité d’électricité. Cependant, l’analyse des vents est importante pour s’assurer de sa rentabilité.
  • Le puit canadien / provençal : Ce système simple permet de réchauffer ou refroidir l’air entrant dans le bâtiment. Cependant, elle nécessite une VMC par insufflation qui est rare et non certifiée. Ce système demande une vigilance par rapport au radon, qui est un gaz radioactif.

Tous ces conseils vous donnent les clés pour réussir sa rénovation. Cependant, n’oubliez pas que pour rendre vos choix efficaces, il faut toujours prendre en compte votre habitat dans son intégralité et toutes ses particularités. Si vous avez besoin de diagnostic de logement, d’audits énergétiques ou de thermographie pour bien comprendre votre habitat et comment le rénover, contactez moi ! En tant que thermicien et conseiller indépendant en énergie, je vous apporterai des conseils personnalisés pour réussir votre rénovation.